Pour
son 33ème film,
traité sur le registre comique, Pedro Almodóvar nous mène à l'intérieur d'un
avion qui s'envole vers le Mexique. Dans un semi huis-clos, il nous met face à
une poignée de personnages atypiques, qui vont apprendre à se connaître autour
d'un problème commun.
Avec
ce film, le réalisateur et scénariste espagnol fait preuve d'une grande maîtrise
du récit, avec un enchaînement des actions, une fluidité et un comique
parfaitement maîtrisés.
L'enfermement
avec les personnages, les pilotes et les stewards nous met au cœur de l'action
et nous permet de parfaitement profiter des déboires des personnages. On
regrette cependant une maladroite tentative de sortie du huis-clos avec la
création d'une histoire à l'extérieur de l'avion, et en faisant communiquer les
personnages au travers d'un téléphone. On s'y perd un peu. Dans ce registre, on
préfèrera sans doute l'approche du huis-clos de Francis Veber dans Le
Dîner de cons, que celui de Pedro Almodóvar.
Du
côté de l'image, le réalisateur fait preuve d'une certaine maîtrise des
couleurs. Sans exagérer le ton, le film est agréable à regarder, tant par la
composition du champ, le cadrage, que par le rendu des couleurs. On se refuse
ici à rentrer dans le cliché de l'image : les gros plans sont très peu présents,
le caractère des personnages passant plutôt par le dialogue, et le huis-clos ne
permettant pas cette aproche.
Si
Almodóvar se refuse à rentrer dans l'exagération par l'image, c'est sans doute
pour ne pas ajouter une certaine lourdeur à un film déjà rempli de clichés. Les
stewarts, la mariée ou la voyante sont autant de personnages qui favorisent le
stéréotype.
Même
si le côté comique est prédominant, le film sait faire monter la tension dans
les moments nécessaires, et ainsi induire un rythme qui romp naturellement avec
les stéréotypes.
En
bref, cette comédie portée par de nombreux clichés, avec une image élégante et
une très bonne bande-son, sans être un grand film de cinéma, reste pour moi un
très bon film. Certes, celui-ci ne pousse pas à la réflexion, mais permet sans
aucun doute de passer un bon moment.
Théo Lopez, Première, Lycée des Arènes - Toulouse
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