Quand Angès Jaoui et Jean-Pierre bacri réinventent le conte, c'est
beaucoup mieux que quand Pablo Berger redonne vie à Blanche neige dans le
très moyen Blanca Nieves. Parce-que ce sont deux auteurs vraiment très doués
et qu'ils abandonnent le sociologique pour le psychologique, et ça ne leur
réussit que trop. Le film est écrit avec une délicatesse et
une légèreté incroyable (qui est certes beaucoup contestée par la
lourdeur formelle des plans, je dirait plutôt que c'est un contraste
intéressant). Ici le conte fait vivre le réalisme et le réalisme réanime le
conte. L'histoire se base sur des relations intergénérationnelles, sur des
superstitions et croyances en tout genre, et sur l'amour et la recherche du
prince charmant. Interprété merveilleusement par une poignée d'acteurs
formidables : Bacri bien sûr, qui joue dans un même temps le comique et le
dramatique, et ça c'est fort ; Jaoui en fée est quand même un peu limitée dans
son jeu et ses effets mais reste agréable à regarder ; Arthur Dupont (qu'on avait
vu dans le très mauvais Bus Palladium) et Agathe Bonitzer sont les deux bonnes
surprises du casting ; quant à Benjamin Biolay il a à la fois un charme très noir
et une cruauté presque blanche, et une présence assez unique. Et dans une
apparente pauvreté dans les décors et l’esthétique, Jaoui donne un rythme
remarquable à son récit (cela passe par la richesse des dialogues), on se
s'ennuie jamais et il y a tout de même un véritable suspens dans ces histoires
d'amour, même si cela peut paraître étrange pour ce genre de film. Vraiment,
c'est réjouissant.
Thibaud Fabre, Seconde, Lycée des Arènes.
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